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Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/386

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convenue de ce bon et brave Allemand, lorsque Gall Peut amené de Vienne à Paris. Au lieu de sa chère langue germanique qui était, pour ainsi dire, sa langue naturelle, l’animal contristé entendit plus retentir à ses oreilles qu’un idiome barbare, indéchiffrable. Mais en peu de temps notre élève, grâce à sa bosse de la mémoire des mots, apprit le français aussi bien que l’allemand « Je m’en suis assuré, affirmait Gall, en disant devant lui des périodes dans l’une et l’autre langue. » Fox mourut ; c’est la loi commune ; mais si son crâne ne figure pas ici, son nom vivra dans les fastes de la science phrénologique. Ce que c’est pourtant que la gloire !

Comme couronnement à cette riche collection, on a posé le buste de Spurzheim et celui de Gall. Nous vîmes le docteur Spurzheim, quelque temps avant son départ pour l’Amérique, dont il ne revint pas. C’était une forte et large tête d’Allemand, bien sérieuse, bien patiente, bien morale ; un peu le type du bœuf, comme l’histoire nous représente qu’était la tête de saint Thomas d’Aquin, ce grand bœuf de Sicile dont le beuglement emplit l’univers durant deux siècles. Le front était surtout d’une bienveillance infinie. Il eut l’obligeance de nous toucher la tête avant son départ. part. Nous l’entendîmes alors nous prédire une destinée de voyageur. L’oracle s’est bien peu réalisé, car nous n’avons guère perdu de vue jusqu’ici l’horizon des deux tours de Notre-Dame. Il est vrai d’ajouter que ce n’est pas l’envie qui nous a manqué, et que notre plus grand plaisir est de voyager dans les livres des navigateurs. La tête de Gall, dont il existe deux