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Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/430

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pour l’organe le plus important de la vie animale ; sa véritable structure fut découverte ; et le déplissement des circonvolutions cérébrales fut annoncé et démontré aux savans de l’Europe étonnée. Le cerveau fut reconnu pour l’organe unique, l’organe indispensable à la manifestation des facultés de l’âme et de l’esprit. » Cette première série d’idées est inattaquable, et si Gall se fût arrêté là, ses travaux éminens n’auraient point rencontré dans le monde des détracteurs graves. Mais, le docteur Fossati ajoutes « Il fut prouvé au moyen de la physiologie, de l’anatomie comparée et de la pathologie, que le cerveau ne pouvait pas être un organe simple, homogène ; mais bien qu’il était une agrégation de plusieurs organes avec des attributs communs et des qualités propres et spécifiques. » Ici commence le doute. S’il est encore permis de chercher une base raisonnable en anatomie, au système de Gall, c’est à côté qu’il faudrait la chercher, dans les théories les plus anciennes de l’école. Bossuet, dans un livre immortel[1], parle de certains endroits du cerveau où les marques des objets restent imprimées ; à chaque fois que ces places sont agitées, les objets doivent, dit-il, revenir à l’esprit. Admettre des traces qui tendent à se reproduire, à se répéter sur le même point du cerveau, c’est encore une hypothèse sans doute : mais du moins cette hypothèse des impressions localisées n’enlève point au centre du système nerveux son caractère d’unité. On le voit, en anatomie, en physiologie surtout, la science ne peut plus

  1. Connaissance de Dieu et de soi-même.