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Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/431

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s’arrêter aux doctrines de Gall : emportée par cette voix qui dit sans cesse à l’esprit humain : Marche ! marche ! la philosophie organique a besoin d’une lumière nouvelle qui éclaire l’origine et la formation sensibles de nos idées.

Des expériences que je ne place pas toutes sur la même ligne, ont continué ou contredit dans ces clerniers temps les recherches de Gall. Le jour viendra de hasarder mon mot sur les travaux de MM. Serres, Rolando, Magendie, Leuret, Flourens, Lélut, Longet, Foville. C’est alors que je chercherai à établir une physiologie nouvelle du cerveau et de l’intelligence. J’ai promis, en attendant, de conclure touchant la phrénologie : ce n’est pas une science, c’est un art. Le plus grand reproche que l’anatomie soit en mesure d’adresser aux sectateurs de Gall, c’est de s’attacher plutôt à la configuration extérieure du crâne qu’à la structure profonde du cerveau. Ce reproche est juste : mais le moyen de l’éviter ? La phrénologie est, par excellence, quelque chose d’ondoyant et de superficiel : elle agit sur des lueurs. Dès qu’elle veut sortir de là, elle tombe ou tout-à-fait dans le chimérique, ou dans le matérialisme le plus grossier. Surtout, plus d’objets de commerce, plus d’instruments destinés à décalquer, en manière de jeu, les saillies de la tête ! Les phrénologues qui opèrent ainsi, ressemblent à des ouvriers au point : ces dernières manœuvres ont beau prendre très exactement leurs mesures, ils n’arrivent jamais à reproduire sur le bloc qu’ils taillent, les traits de l’original ; il faut constamment que la main, je dirai volontiers le souffle