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Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/432

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de l’artiste repasse sur ce travail brut pour lui donner une âme. Il en est de même des phrénologues mécaniciens ; ils prennent bien l’empreinte de la nature, mais ils ne lui dérobent pas le feu sacré qui l’anime. La phrénologie est, je le répète, une science d’inspiration et de tact. N’y a-t-il pas cependant dans tout le système de Gall quelques grandes divisions qui se soutiennent sur leur base ? — Si l’on renonce à lier l’effet à la cause, on trouve véritablement que la phrénologie n’erre pas dans l’ensemble de ses assertions. La puissance intellectuelle et morale de l’homme me parait bien résider dans les lobes antérieurs du cerveau. Toutes les fois que je pense, il me semble que le travail se fait dans le front et dans la partie élevée de la tête. Les instincts, les besoins, les penchans animaux exercent au contraire leur action, je l’ai observé servé sur moi-même et sur les autres, à la base postérieure du cerveau. Si je compare cette expérience à la structure de la tête chez les hommes doués de talens considérables, je trouve que tous, oui tous, ont la partie antérieure et supérieure du crâne bien construite et bien plafonnée. Je fais maintenant la contre-épreuve, et, à quelques exceptions près, je vois dans les bagues, dans les prisons, dans les hospices, les têtes de malfaiteurs ou d’incapables, déprimées, mal faites. Qu’on ne vienne plus dire maintenant que la forme et la disposition de la matière cérébrale sont indifférentes au degré de manifestation de l’intelligence ! Je ne doute même pas qu’en comparant les unes aux autres les têtes des hommes qui trahissent un penchant ou une faculté de l’esprit très