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Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/116

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M. Michaélis objecte encore que cette nation étant en opposition constante avec les mœurs générales, ne deviendra jamais patriote ; nous convenons qu’il est difficile de l’amalgamer à la société universelle ; mais entre l’impossible & le difficile, il y a même distance qu’entre l’impossible & le possible. J’ai remarqué, & prouvé moi-même, que jusqu’ici le Juif est invariable dans ses mœurs & ses usages ; mais la plupart de ses usages ne contrarient pas les fonctions civiles, & quant à celles qui paroîtroient en collision avec les obligations du citoyen, elles ne se sont maintenues que par l’invariabilité de conduite des nations à leur égard. Si nous ne disons pas avec Helvétius que l’homme en total est le produit de son éducation, nous conviendrons au moins qu’il est en grande partie le résultat des circonstances. Le Juif peut-il jamais devenir patriote ? c’est la question de ceux qui lui reprochent de n’avoir pas aimé une patrie qui le repoussoit de son sein, & de n’avoir pas chéri des peuples acharnés contre lui, c’est-à-dire, ses bourreaux.

Dans chaque pays les adulateurs exaltent l’attachement des peuples à leurs Souverains, à leur patrie, & l’on encense le maître aux dépens de la vérité. Étudiez le caractere des hommes de diverses contrées, vous verrez que le plaisir ou l’in-