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Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/117

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térêt sont les grands mobiles de leurs affections, pourvu que le peuple dorme avec sécurité dans ses foyers, & qu’il y mange en paix les fruits du champ qu’il a cultivé sans trouble, pourvu qu’il ne soit pas frappé du fléau de la fiscalité, ni écrasé par la massue du despotisme, il est satisfait ; mais hors de là, le gouvernement lui est plus qu’indifférent, ainsi que le Souverain ; il fait même des vœux secrets pour des mutations, parce qu’il imagine qu’un nouvel ordre de choses ameneroit le bonheur, & du patriotisme il ne connoît que le mot, excepté peut-être dans les lieux où il participe, même de loin, à l’autorité législative ou exécutrice. Aussi peut-on poser en fait que depuis deux ans le caractere françois a acquis plus d’énergie, & développé plus de patriotisme que depuis deux siecles.

Le Juif répandu par-tout, & fixé nulle part, n’a gueres que l’esprit du corps qui n’est pas l’esprit national ; voilà pourquoi, comme on l’observe communément, à Londres il n’est pas anglois, ni hollandois à la Haye, ni françois à Metz ; c’est toujours un état dans l’État, parce qu’il n’est jamais traité comme fils de la patrie. Dans les républiques même, où le peuple actif dans la législation n’obéit qu’à soi-même, le Juif est toujours passif, toujours compté pour rien ; il n’a aucune