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Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/121

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Beaucoup de Chrétiens verroient peut-être avec peine, & d’un œil jaloux, qu’on les admît dans les corps d’artisans. Faut-il forcer l’admission ? non, ne brusquons pas les préjugés, afin de les combattre d’une maniere plus efficace ; la rivalité établira un foyer d’émulation qui tournera au profit des arts en les perfectionnant. Et au profit des acheteurs, en maintenant le bas prix pour fixer la concurrence dans le débit ; & qu’importe qu’ils soient reçus dans les corps d’artisans, si leur exclusion ne leur en dérobe aucun avantage, aucun privilege ?

La plupart des métiers n’exigent que des avances assez modiques pour l’apprentissage & l’emplette des instrumens nécessaires ; l’indigence ne seroit point un obstacle. Bientôt on verroit des ames ardentes & sensibles, des sociétés philanthropiques ouvrir des souscriptions pour former des atteliers gratuits, & les dons de la fortune couler dans des canaux creusés par la bienfaisance. On pourroit même obliger les Juifs en certains lieux, à n’habiter que les maisons qu’ils auroient bâties, à ne porter que les étoffes qu’ils auroient manufacturées ; & l’on pense bien que pour n’être pas aussi injustes que ridicules, ces réglemens exigeroient des modifications voulues par les circonstances du temps & du lieu. Que d’ailleurs on ac-