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Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/120

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ce, s’il étoit vrai qu’ils ne fussent propres ni à l’agriculture, ni à aucun art nécessaire ; un auteur allemand nous l’assure(1). Et quelle preuve en donne-t-il ? aucune. Nous voilà donc dispensés de réfuter une assertion que l’expérience a démentie, & que cet écrivain réfute lui-même, car il les croit propres au commerce, dont les combinaisons exigent pour le moins autant de pénétration que les arts méchaniques.

On ne trouve en Europe que très-peu de Juifs artisans ou artistes : dira-t-on que c’est faute d’aptitude ? On en voit souvent signaler leur adresse ; plusieurs réussissent dans la gravure en creux, & actuellement la Prusse s’honore de posséder Abraham son célebre médailleur. En Orient, quoique la plupart des marchés passent par leurs mains, ils sont Teinturiers, ouvriers en soie, &c.(2) ; dans les royaumes de Fez & de Maroc, en Éthiopie où ils sont si nombreux, & sur les côtes orientales de l’Afrique, où le commerce a peu d’activité, ils sont orfevres, forgerons, taillandiers, tisserands ; ils exercent tous les métiers(3). Nos Juifs seroient bientôt assimilés à ceux d’Orient & d’Afrique, si, malgré les clameurs de la haine, l’autorité publique daignoit les instruire & les maintenir dans l’exercice de tous les arts méchaniques.