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Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/171

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pravation morale, sauf les exceptions flatteuses que nous avons présentées avec tant de plaisir ; & quand notre observation n’aura plus lieu, transportés de joie, nous nous hâterons de l’effacer.

À cela près, pourquoi les Juifs n’obtiendroient-ils pas toutes les prérogatives qui sont censées n’être jamais accordées qu’au mérite ? Pourquoi leur fermeroit-on la porte des Licées, des Académies, puisque les sciences profanes & les complimens ne sont pas liés au plan de la religion ? Mais si une société littéraire, si le corps de la noblesse rougissoit d’adopter les descendans d’Abraham, cette foiblesse ôteroit à ceux-ci le regret d’en être exclu, & le vertueux Israélite, content de posséder la vraie noblesse, & d’être Chevalier du mérite, sauroit dédaigner un mérite d’opinion(3).

Il est encore un article que nous toucherons légèrement, presqu’en tremblant, en avouant que l’observation qui le suit ne peut avoir qu’une application assez rare & encore éloignée. Dans les premiers siecles de notre ere, spécialement entre 450 & 550, les liaisons des Chrétiens & des Juifs étoient assez intimes, & la disparité du culte ne les empêchoit pas de s’unir par le mariage. Des Empereurs & des Conciles défendirent en-