Aller au contenu

Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il y a long-temps que dans son traité contre les Chrétiens, un Empereur reprochoit aux anciens Hébreux leur ignorance. Ce reproche est déplacé, si l’on considere qu’ayant tous les arts nécessaires à leur genre de vie frugale & laborieuse, ils pouvoient très-bien se passer de chymistes & de géomètres. Tous ou presque tous, comme encore aujourd’hui, savoient lire, & leur étude se bornoit à la loi, qui renfermoit un corps de doctrine & de morale, un code législatif approprié à leur gouvernement.

Le traducteur forcené de Julien enchérit sur son maître, en leur reprochant de n’avoir ni clef ni mode ; il leur fait un crime d’avoir manqué de belle musique, d’écoles d’anatomie. Effectivement, on ne trouve chez eux ni des Winslou ni des Gluck, & cette privation est à ses yeux un forfait abominable dont ils ne pourront jamais se laver.

Il faut convenir que chez eux on trouve peu de caracteres originaux, rarement ils donnent l’essor à leur esprit, ils craignent de voler de leurs propres ailes ; asservis sous l’empire des préjugés, égarés dans le sentier ténébreux des erreurs, ils n’ont gueres que des idées empruntées ; & quelles idées ! eux seuls parmi nous admettent encore la métempsycose des méchans. On sait que, suivant