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Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/237

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Israélite étouffant les soupirs d’une ame consternée, et condamné à vivre, pourroit invoquer la mort avec plus de sincérité, que le bûcheron harassé. Communément sobre, il se retranche avec résignation ; communément bon pere, il retranche à ses enfans avec déchirement de cœur quelques bouchées d’une chétive nourriture, recout quelques lambeaux de plus à son vêtement délabré, économise quelques deniers de misere pour fournir à l’avidité des harpies qui pourroient manger jusqu’à sa table.

Dans une de nos villes de France un Juif est saisi exerçant un métier, on le traîne devant le juge : « J’ai, dit-il, six enfans couchés sur l’ordure, mourans de faim et de froid ; on va pendre mon frere pour un vol commis dans le désespoir. Je demande de partager son supplice avant que je devienne criminel ».

Ne nous lassons pas de le répéter ; c’est nous...... nous-mêmes qui forçons le Juif à devenir pervers ; si quelque chose a droit de nous surprendre, c’est qu’il ne le soit pas davantage. Ce qui chez d’autres seroit vertu, chez lui est souvent héroïsme de vertu. Nos ancêtres ont subordonné la loi naturelle à leur vengeance. Quand acquitterons-nous leurs dettes et la nôtre ? Est-ce en éternisant les malheurs des Juifs que nous acquerrons des droits sur les bénédictions de la postérité ? Quand rendrons-nous à l’humanité ce peuple outragé par nos préjugés, considéré par la haine, comme intermédiaire entre nous et la brute, sans rang dans la société ? ne voyant autour de soi que l’opprobre, et traînant par-tout des fers baignés de ses larmes ?