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Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/249

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qui es la source de la frivolité ? Assez, et trop longtemps, j’ai médité sur ton origine ; te croyant effectivement capable de rendre heureux : mais j’ai trouvé ta constitution bizarre et foible ; j’ai vu la ruine dans tes parties, et ta triste fin dans ta propre formation. Convaincu de ton néant, j’ai publié ta honte. Irai-je donc te présenter encore mes hommages ? Ta perfide beauté m’enchantera-t-elle ? Pourrois-tu plaire à mes yeux, tandis que mon cœur apprit à te mépriser ? Qui tentera de tirer un suc salutaire d’un fruit empoisonné ? Qui cherchera du miel dans le cadavre du tigre ?

« Tu couronnes le vice et repousses la vertu ; tu rassembles autour de toi une vile et indigne populace ; au méchant éloigné, tu fais signe d’approcher, et tu te détournes de l’homme de bien, qui est à ton côté.

« C’est par-là que tu montres sur-tout ta perfidie, en tendant des pièges à tes propres adorateurs ; c’est par-là que tu te fais abhorrer, en renversant les Rois de leur trône, pour y placer le dernier des esclaves. Insensé ! tu voues la maison du juste à la dévastation ; ta fureur exhale une flamme dévorante sur le cedre majestueux du Liban, tandis qu’elle respecte le hallier le plus abject ; tu effaces les forfaits, tu masques l’extérieur des objets les plus hideux, pour voiler les marques de leur infamie.

« Et à qui penses-tu être utile, insigne trompeur ? Est-ce à ceux que tu caresses pour leur sucer le sang ? à ceux que tu amollis pour les faire tomber sous tes coups ? Paré comme l’aurore tu brilles un moment à leurs yeux ; mais à peine as-tu frappé leurs regards, que déja tu n’es plus.

« Ton éclat brille un instant sur la tête de tes favoris, et puis il se change en ténebres. Tantôt la fortune paroît