Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/74

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la doctrine des Juifs, prise en général, de même que des idées semblables, avancées par des Théologiens chrétiens, ne doivent pas être mises sur le compte de la sainte doctrine de l’Évangile. Cette comparaison est inexacte. Il y a grande disparité, en ce que les opinions erronées de nos Théologiens n’influeront jamais que sur le cercle étroit de leurs adhérens, au-lieu que les décisions rabbaniques sont irréfragables, puisqu’on doit croire un Rabbin, dit Luther, quand même il assureroit que la main droite est la gauche ; & lorsque deux se contredisent, tous deux doivent être réputés raisonnables, & préférés à Moyse(3). Plusieurs de nos Théologiens ont avancé des maximes réprouvées par la saine morale ; mais ont-ils jamais outragé la raison par des axiomes aussi détestables que ceux qu’on va lire ?

Est-il vrai que, selon le Talmud, un Juif doit saluer un Chrétien en le maudissant, & lui souhaiter un bon voyage en ajoutant in petto, comme celui de Pharaon dans la mer, ou d’Aman à la potence(4) ? Est-il vrai que, selon Maimonides, il faille convertir l’idolâtre ou le tuer ? que s’il se noye, il ne faille pas le secourir, & que ce soit lui faire grace que de ne pas le pousser dans le précipice(5) ? Le Maimonides est nommé chez eux l’aigle des docteurs, en sorte que depuis Moyse (le législa-