Aller au contenu

Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

portées dans le Pentateuque(3) ; c’est une singuliere apologie que de citer le texte d’une loi, pour prouver qu’on ne l’a pas enfreinte. Qui ne sait, au contraire, que les livres saints ont servi de prétexte aux brigandages des Juifs, & qu’appuyés sur un passage du Deutéronome(4), commenté par la cupidité, ils ont étendu par-tout la terre de Chanaan, pour avoir droit de trouver par-tout des Ammonites & des Philistins ? D’ailleurs toujours préoccupés de l’idée d’un Messie qui doit leur soumettre l’univers, ils ont cru, sans doute, que leurs profits usuraires n’étoient qu’une légere anticipation sur ses conquêtes. On assure que bien des Synagogues empruntent à gros intérêts, parce qu’elles ont la certitude d’un profit clair, en prêtant ensuite elles-mêmes à intérêts plus forts. Aussi Tostat(5), & avec lui une foule d’Auteurs, prétendent que les Juifs ne croyent pas pécher en fraudant les Chrétiens. Si l’assertion étoit vraie, trouveroit-on de la franchise parmi des hommes qui auroient le secret de fripponner sans remords, & qui ne pourroient être honnêtes gens qu’en agissant contre leurs principes ? La crainte du châtiment sera donc le seul frein qui les arrête ; mais le flambeau de la justice ne peut pas toujours dissiper les ténebres dont le crime s’enveloppe. On sait d’ailleurs que la justice est aussi un effet commerçable,