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Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/93

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ou périr. Ceci prouve que loin d’être usités pour le trafic de la campagne, c’est au contraire pour cette partie que les Juifs sont plus dangereux, sur-tout lorsque les ventes & les achats ne se font pas à prix comptant.

Presque toujours on a vu la partie la plus nombreuse de cette Nation se traîner paisiblement sous les lambeaux de la misere, tandis qu’un petit nombre avoit le talent d’accumuler des trésors. Mais ces richesses acquises par des voies odieuses, furent souvent la proie d’une populace effrénée, qui prétextoit le recouvrement de son bien(8). Quand l’orage étoit passé, le même prétexte autorisoit le Juif à des vexations nouvelles, qui donnoient lieu à de nouveaux pillages. Revenu sur la scene, le Juif, suivant l’expression du Cardinal Hugue, contemporain de Saint Louis, sans battre monnoie, d’un sol tournois faisoit un parisis(9) ; & suivant celle de Chrysippe, dans Lucien, il tiroit (l’anatocisme) l’intérêt de l’intérêt, comme d’une conséquence on en tire une autre, parce qu’il régloit ses usures sur le risque qu’il couroit de perdre tout. Ainsi toujours exposé à la rapacité des peuples & du fisc, il dut s’attacher de préférence à l’argent, qui étant le plus portatif des dons de la fortune, est en même temps représentatif de tous les autres.