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Page:Eugène Monseur - Le folklore wallon, 1892.djvu/21

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pouvons faire, c’est, — dans l’intérêt de la culture des masses, — de nettoyer un peu les mots français : enlever les lettres doubles sur lesquelles tout le monde hésite, mettre des accents exacts sur les é et les è, supprimer les bizarreries qui compliquent le plus la grammaire, comme l’usage de l’x muet après u pour s dans chevaux, deux, choux, etc.

Enfin, nous croyons qu’une réforme modérée est réalisable si l’on observe la tactique suivante :

1o Faire diminuer l’importance des exercices orthographiques à l’école primaire, et pour cela, obtenir de tous ceus qui ont pouvoir sur l’enseignement public des décisions semblables à la circulaire où M. Léon Bourgeois, le ministre français, interdit de compter comme fautes dans les dictées et examens un certain nombre de graphies raisonnables et qui même prouvent pour l’intelligence de l’enfant ; ainsi, duplicatas comme agendas, restraindre comme contraindre, entrouvrir sans apostrophe, portemonnaie comme portemanteau, chevaus comme landaus, je répons comme je plains, etc., ou les graphies contraires.

2o Introduire effectivement dans l’usage privé, dans les livres quand on le peut, et à l’école quand on le pourra, un très petit nombre de simplifications dans le but de détruire le dogme de l’invariabilité absolue de l’orthographe et de prouver par l’exemple qu’il suffit d’un peu de bonne volonté et de courage pour arriver au but. Ces modifications une fois admises feront passer le reste. Tous les réformistes, quels que soient leurs désirs sur certains points, ont adopté celles qu’a proposées M. L. Clédat, professeur à la Faculté des lettres de Lyon, soit :

1. Remplacer par s tout x final valant s (dis, chevaus), sauf dans les noms de personnes et de lieus.

2. Écrire indifféremment par s ou z tous les substantifs et adjectifs numéraus : deusième, troisième, sisième, disième, disaine ou mieus deuzième, etc.