Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/160

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est cette étoile que vous voyez dans les profondeurs de l’Aithèr. Elle est sauvée, et tu ne l’as point tuée. C’est moi qui l’ai sauvée et ravie à ton épée par l’ordre du père Zeus. Étant fille de Zeus, il faut qu’elle vive immortelle, et elle siègera dans les profondeurs de l’Aithèr auprès de Kastôr et de Polydeukès, et favorable aux marins. Toi, Ménélaos, prends une autre femme pour épouse dans ta demeure, puisque les Dieux, à cause de la beauté de celle-ci, ont suscité tant de meurtres entre les Hellènes et les Phryges, afin de débarrasser cette terre d’une multitude d’hommes arrogants. Voilà pour ce qui regarde Hélénè. Toi, Orestès, il faut que tu franchisses les frontières de ce pays et que tu habites Parrhasios pendant le cycle d’une année. Et elle empruntera son nom à ton exil, et elle sera appelée Orestios par les Azaniens et les Arkadiens. De là tu iras dans la ville des Athènaiens où tu rendras raison du meurtre de ta mère aux trois Euménides. Les Dieux seront juges de ta cause et rendront le vénérable jugement sur la colline d’Arès, où tu dois vaincre. Et il est dans la destinée que tu épouses Hermionè, celle même sur la gorge de laquelle tu tiens l’épée levée ; et Néoptolémos, qui pense l’épouser, ne l’épousera jamais. Son destin est de mourir par une épée delphique, quand il viendra me demander de venger son père Akhilleus. Donne à Pyladès, à qui tu l’avais déjà fiancée, ta sœur en mariage, et leur vie future sera heureuse. Ménélaos, laisse Orestès commander dans Argos, et retourne régner sur la terre spartiate, et possède la dot de la femme qui t’a fait subir jusqu’à ce jour des travaux innombrables et incessants. Je concilierai son différend avec la Cité, puisque je l’ai contraint moi-même de tuer sa mère.