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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/28

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nécessaire, et plût aux Dieux que nous ne dûssions point celle-là !

HÉKABÈ.

Certes, il faut que je meure avec ma fille.

ODYSSEUS.

Quoi ! ai-je donc des maîtres ici ?

HÉKABÈ.

Je m’attacherai à elle comme le lierre au chêne !

ODYSSEUS.

Non, si tu obéis à de plus sages que toi.

HÉKABÈ.

Sache que je ne me séparerai jamais volontairement de cette enfant.

ODYSSEUS.

Et moi, certes, je ne m’en irai point sans l’emmener.

POLYXÉNÈ.

Mère, obéis-moi. Et toi, fils de Laertès, respecte la juste colère d’une mère. Ô malheureuse, ne lutte point contre les forts. Veux-tu donc rouler contre terre, et que ton vieux corps soit violemment meurtri, et que tu sois arrachée outrageusement de mes jeunes bras ? C’est ce que tu souffriras, et cela n’est pas digne de toi. Ô mère bien-aimée, donne-moi ta très douce main, approche ta