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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/29

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joue de ma joue, puisque je ne verrai jamais plus, puisque je vois pour la dernière fois la lumière et l’orbe de Hèlios ! Tu recueilles mes dernières paroles, ô mère, toi qui m’as enfantée, et je m’en vais sous la terre !

HÉKABÈ.

Ô ma fille ! et moi je resterai esclave à la lumière !

POLYXÉNÈ.

Et moi, non fiancée et sans les noces qui m’étaient dues…

HÉKABÈ.

Ô enfant, tu es digne de compassion, mais que je suis malheureuse !

POLYXÉNÈ.

Et je serai couchée en bas, dans le Hadès, séparée de toi !

HÉKABÈ.

Hélas sur moi ! Que faire ? où finir ma vie ?

POLYXÉNÈ.

Née d’un père libre, je mourrai esclave !

HÉKABÈ.

Et moi, privée de cinquante enfants !

POLYXÉNÈ.

Que dirai-je en ton nom à Hektôr et à ton vieil époux ?