Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/360

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réjoui à la vérité de ces paroles ; mais, par respect pour les Dieux, et pour lui qui est né de moi, je ne me réjouis, ni ne m’afflige de ce malheur.

LE MESSAGER.

Que ferons-nous donc ? Porterons-nous ici le malheureux ? Que faut-il que nous fassions, afin de plaire à ton âme ? Réfléchis. Si tu suis mon conseil, tu ne seras point cruel pour ton fils malheureux.

THÈSEUS.

Apportez-le, afin que je le voie de mes yeux, lui qui nie avoir souillé mon lit, et que je le confonde par mes paroles et par ce châtiment divin !




LE CHŒUR.

Tu mènes l’âme inflexible des Dieux et celle des mortels, Kypris ! Avec toi, l’Enfant aux belles plumes vole d’une aile très rapide. Il vole au dessus de la terre et de la mer salée qui gronde hautement. Érôs charme celui dont il envahit le cœur furieux, ailé qu’il est, et brillant d’or ; il charme la nature des bêtes qui habitent les montagnes, et de celles qui sont dans la mer ou que nourrit la terre, et de celles qu’Hèlios illumine de sa splendeur, et des hommes. Seule, entre tous, ô Kypris, tu possèdes la puissance royale !




ARTÉMIS.

Enfant Eupatride d’Aigeus ! je te recommande de m’écouter. Moi, Artémis, fille de Lètô, je te parle. Ô Thèseus,