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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/160

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TALTHYBIOS.

Le fils d’Akhilleus l’a choisie et prise.

HÉKABÈ.

Et de qui suis-je la servante, moi qui ai besoin d’un bâton, comme d’un troisième pied, pour soutenir ma vieille tête ?

TALTHYBIOS.

Le sort t’a donnée à Odysseus, roi d’Ithakè.

HÉKABÈ.

Hélas ! heurte ta tête rase, déchire tes deux joues de tes ongles ! Hélas sur moi ! Je suis contrainte par le sort de servir un homme rusé et abominable, ennemi de la justice, vipère qui méprise les lois, et qui, de sa langue menteuse, soutient les choses opposées et remplace la concorde par la haine ! Lamentez-vous sur moi, ô Trôiades ! Je péris, je péris, malheureuse ! Je suis tombée sur la plus horrible des chances !

LE CHŒUR.

Maîtresse, tu connais ta destinée ; mais lequel des Akhaiens, lequel des Hellènes sera mon maître ?

TALTHYBIOS.

Allez, serviteurs ! Il faut amener promptement Kasandra, afin que je la livre aux mains du Chef de l’armée. Puis je conduirai aux autres les captives désignées. Ah ! pour-