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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/216

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LES BAKKHANTES

la Ville glorifie le nom de Pentheus ; et lui, je pense, se plaît aussi à un tel honneur. C’est pourquoi, moi et Kadmos que tu railles, nous nous couronnerons de lierre et nous danserons, attelage à cheveux blancs. Et je ne combattrai point contre un Dieu, excité par tes paroles, car tu es très misérablement insensé, et il n’y a point de remèdes qui puissent te guérir, et tu ne périras point sans remèdes !


Le Chœur.

Ô vieillard, tes paroles ne sont pas indignes de Phoibos, et tu es sage en vénérant Bromios, le grand Dieu.


Kadmos.

Ô fils, Teirésias t’a sagement averti. Habite avec nous, et n’enfreins pas les prescriptions des lois. Maintenant, en effet, tu t’égares, et ta sagesse n’est nullement sage. Même quand celui-ci ne serait pas un Dieu, comme tu le dis, cependant tu devrais le déclarer tel et faire un mensonge irréprochable, afin que Sémélè passe pour avoir enfanté un Dieu et que l’honneur de toute notre race soit sauf. Vois la misérable mort d’Aktaiôn ! Les chiens mangeurs de chair crue le déchirèrent dans les halliers, eux qu’il avait nourris ; et cela, parce qu’il se vantait de l’emporter sur Artémis dans la chasse. Pour que ceci ne t’arrive point, viens que je couronne ta tête de lierre, et, avec nous, rends honneur au Dieu.


Pentheus.

N’approche point ta main de moi ! Va te mêler à cette démence, mais tu ne me feras point partager ta folie. Je