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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/217

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LES BAKKHANTES

châtierai pourtant celui qui te l’a inspirée. Que quelqu’un aille très promptement aux demeures de celui-ci, là où il observe les oiseaux, et qu’on renverse tout, pêle mêle, à l’aide des leviers, et qu’on jette ses couronnes aux vents et aux tempêtes ! C’est ainsi que je le punirai le plus cruellement. Et vous, cherchez, en courant par la Ville, cet Étranger efféminé qui a introduit ce nouveau mal parmi les femmes et qui a corrompu les noces vénérables. Et, l’ayant pris, amenez-le enchaîné, afin qu’il meure lapidé, après avoir vu d’amères Bakkhanales dans Thèba.


Teirésias.

Ô malheureux, tu ne sais jusqu’où tu t’avances en paroles ! Déjà tu es furieux, et tu n’étais auparavant que privé de raison. Nous, Kadmos, allons ! et supplions le Dieu pour lui, bien qu’il soit en fureur, et pour la Ville aussi, de peur qu’il nous arrive malheur. Suis-moi avec le thyrse, et soutiens-moi, et je te soutiendrai. Il est, en effets honteux à des vieillards de tomber. Mais ce qui doit être sera. Il faut servir Bakkhos, fils de Zeus. Prends garde, ô Kadmos, que Pentheus n’amène le deuil dans tes demeures. Je ne dis point ceci par divination ; lui-même l’annonce par ses actes, et l’insensé dit des choses insensé ?


Le Chœur.


Strophe I.

Sainteté, vénérable parmi les Dieux ! Sainteté, qui portes des ailes d’or sur la terre ! Entends-tu ces paroles de Pentheus ? Entends-tu cette injure impie contre Bromios,