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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/220

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LES BAKKHANTES

Pentheus.

Déliez ses mains ! Une fois dans les rets, il n’est point assez agile pour m’échapper. Mais, Étranger, ton corps n’est point sans beauté, et doit, sans doute, charmer les femmes pour qui tu es venu à Thèba. Ta longue chevelure, peu faite pour la lutte, flotte, pleine de désirs, autour de tes joues ; tu as une blanche couleur que n’ont point altérée les rayons de Hèlios, et tu la montres, au sortir de l’ombre, afin de séduire Aphrodita par ta beauté. Dis-moi d’abord de quelle race tu es.

Dionysos.

Je ne me vanterai point ; mais il est facile de répondre. Tu as peut-être entendu parler du Tmôlos fleuri ?

Pentheus.

Je le connais ; il entoure de toutes parts la Ville des Sardiens.

Dionysos.

Je suis de là, et la Lydia est ma patrie.

Pentheus.

Pourquoi apportes-tu ces rites dans la Hellas ?

Dionysos.

Dionysos, fils de Zeus, nous a conduits.

Pentheus.

Y a-t-il donc là quelque autre Zeus qui enfante de nouveaux Dieux ?