Aller au contenu

Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/339

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

HÉLÉNÈ.

Amies, j’en crois vos paroles. Venez, venez dans la demeure, afin d’apprendre mes malheurs.

LE CHŒUR.

Tu invites qui te suit volontiers.

HÉLÉNÈ.

Ô triste jour ! Malheureuse ! Quel récit lamentable vais-je entendre ?

LE CHŒUR.

Ne présage pas des gémissements douloureux, ô chère !

HÉLÉNÈ.

Qu’a-t-il souffert, mon mari malheureux ? Voit-il la lumière, le quadrige de Hèlios, la marche des astres, ou subit-il sa destinée sous la terre, parmi les morts ?

LE CHŒUR.

Pense à un meilleur avenir, quel qu’il soit.

HÉLÉNÈ.

Je t’invoque, je t’adjure, humide Eurotas aux verts roseaux ! Dis-moi si ce qu’on rapporte de mon mari mort est vrai. Pourquoi ces paroles insensées ? Je serrerai mon cou suspendu au lacet, ou, moi-même, poussant l’épée mortelle, je l’enfoncerai à travers ma chair dans ma gorge ruisselante de sang, m’offrant en sacrifice aux trois Déesses