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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/340

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et au Priamide qui jadis faisait résonner les syrinx auprès des étables de bœufs

LE CHŒUR.

Que ces maux soient détournés sur un autre, et que tout te soit propice !

HÉLÉNÈ.

Ô malheureuse Troia, tu as misérablement souffert et tu as péri pour un crime ! Les dons que m’a faits Kypris ont enfanté des flots de sang et de larmes ; tes calamités ont mis douleurs sur douleurs et larmes sur larmes ! Les mères ont perdu leurs enfants ; les vierges, sœurs des morts, ont déposé leur chevelure coupée sur les bords du Skamandros Phrygien. La Hellas a élevé une voix retentissante, elle a hurlé, elle a heurté sa tête avec ses poings, et, de ses ongles, elle a ensanglanté ses joues délicates de plaies meurtrières ! Ô heureuse Vierge Arkadienne, Kallistô, qui montas autrefois sur le lit de Zeus sous la forme d’un quadrupède, combien ta destinée fut plus heureuse que celle de ma mère, toi qui, transformée, ayant revêtu l’aspect d’une lionne au visage féroce et aux membres velus, fus guérie de tes douleurs ! Et heureuse aussi la Biche aux cornes d’or qu’Artémis chassa autrefois de ses chœurs, la Titanide, fille de Mérôps, vantée pour sa beauté ! La mienne a perdu Dardania et a fait périr les Akhaiens !




MÉNÉLAOS.

Pélops ! ô toi qui, dans Pisa, vainquis autrefois Oinomaos au combat des quadriges, quand tu fus servi, coupé