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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/379

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HÉLÉNÈ.

C’est à toi de tout ordonner. Seulement, que des vents favorables enflent nos voiles et poussent notre nef !

MÉNÉLAOS.

Cela sera. Les Dieux mettront fin à mes travaux. Mais de qui diras-tu avoir appris que j’étais mort ?

HÉLÉNÈ.

De toi. Dis que, naviguant avec le fils d’Atreus, seul, tu as échappé à la mort, et que tu l’as vu mourir.

MÉNÉLAOS.

Ces haillons qui me couvrent, seuls restes de ma nef, feront foi de mes paroles.

HÉLÉNÈ.

Ils viennent à propos, quoique tout d’abord ils nous aient nui ; mais ce malheur amènera un bien.

MÉNÉLAOS.

Faut-il que j’entre avec toi dans la demeure, ou que je reste tranquillement auprès de ce tombeau ?

HÉLÉNÈ.

Reste ici, car si on voulait te maltraiter, ce tombeau et ton épée te protégeraient. Pour moi, je vais entrer dans la demeure ; je couperai ma chevelure, je me couvrirai de vêtements noirs au lieu de blancs et je déchirerai de mes ongles mes joues sanglantes ; car le danger est grand