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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/381

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ont expiré misérablement, contraignant leurs femmes de couper leurs chevelures, et laissant les demeures vides d’époux ! Et combien aussi en a fait périr l’homme solitaire qui, illuminant la côte de l’Euboia d’une flamme ardente, jeta les Akhaiens contre les rochers Kapharéens et les rivages de la mer d’Aigaios, à l’aide d’une lumière trompeuse ! Et funestes aussi furent les promontoires sans port, lorsque Ménélaos, chassé de sa patrie par le souffle des tempêtes, emmena avec lui sur sa nef, et sous un vêtement Barbare, un monstre, ou du moins une cause de dissension pour les Danaens, le spectre fait d’une nuée et consacré par Hèra.

Strophe II.

Quel homme peut affirmer, après avoir recherché les dernières fins, qu’il a découvert ce qui est Dieu ou non, ou de nature intermédiaire, quand il considère les caprices et les contradictions de la volonté divine qui change au gré des événements ? Tu es née de Zeus, ô Hélénè ! Le Cygne, ton père t’a engendrée dans le sein de Lèda, et cependant tu es déshonorée dans la Hellas, comme injurieuse, traîtresse, perfide et impie ! Je ne sais donc ce qu’on peut tenir pour certain parmi les hommes ; mais j’ai trouvé la parole des Dieux toujours vraie.

Antistrophe II.

Vous êtes insensés, tous, tant que vous êtes, qui, désirant la gloire guerrière, méditez follement de mettre fin aux dissensions des mortels à l’aide de la lance belliqueuse. Si l’effusion du sang doit terminer leurs querelles, jamais la discorde ne cessera entre les Villes des