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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/596

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ORESTÈS.

Et moi aussi je te possède enfin !

ÈLEKTRA.

Quand je ne l’aurais jamais pensé !

ORESTÈS.

Je ne l’espérais pas non plus.

ÈLEKTRA.

C’est donc toi ?

ORESTÈS.

Ton seul vengeur, si, du moins, je retire les filets que je vais jeter. Mais j’ai confiance, ou il ne faut plus penser qu’il y a des Dieux, si le crime l’emporte sur la justice.

LE CHŒUR.

Tu es venu ! tu es venu, ô jour si lent ! Tu as resplendi ! Tu le montres comme une lumière manifeste à cette Ville, celui qui, longtemps errant dans l’exil, loin des demeures paternelles, et malheureux, revient enfin ! Ô amie, un Dieu, un Dieu nous rend la victoire ! Lève les mains, hausse la voix, répands tes prières aux Dieux, afin que ton frère entre heureusement dans la Ville !

ORESTÈS.

Soit ! Je goûte la volupté des embrassements, mais nous en jouirons de nouveau plus tard. Pour toi, vieillard, car tu es venu à propos, dis comment puis-je me venger du meurtrier de mon père, et de ma mère qui s’est unie à