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Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/597

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lui par des noces impies ? Ai-je encore un ami dans Argos, ou sommes-nous entièrement ruinés comme notre fortune ? À qui me joindre ? La nuit ou le jour ? Par quelle voie atteindrai-je mes ennemis ?

LE VIEILLARD.

Ô fils ! tu n’as aucun ami dans ton malheur. C’est une rencontre rare qu’un ami partage également la bonne et mauvaise fortune. Pour toi, sache-le sûrement de moi, tu as entièrement perdu tous tes amis, sans qu’il te reste aucune espérance. Dans ta main et dans la fortune sont toutes tes chances de recouvrer la demeure paternelle et ta Ville.

ORESTÈS.

Que ferai-je donc pour en arriver là ?

LE VIEILLARD.

Il te faut tuer le fils de Thyestès et ta mère !

ORESTÈS.

Je veux, certes, saisir cette couronne ; mais comment la prendre ?

LE VIEILLARD.

Non pas dans les murs, même si tu le tentais.

ORESTÈS.

Sont-ils défendus par des gardes et des porteurs de lances ?

LE VIEILLARD.

Tu l’as dit ! Il te craint évidemment, et il ne dort pas.