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Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/189

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dans son monde, comment (ce Dieu) ne le sut-il pas lui-même, (ni lui) ni quelqu’un d’entre ses troupes, ni des autres, (pas plus qu’ils ne surent) la sortie de Jésus hors (de ses domaines) ? Et si, touchant lui, comme (étant) Dieu, ils ne pouvaient rien savoir, de tant d’âmes qu’il attira près d’eux dans ses cieux, comment ne percevaient-ils pas quelque bruit ; ou les gardiens des prisons de ces âmes comment ne faisaient-ils pas (parvenir) avis à leur maître ? Mais il est évident que vains sont ces discours, et incroyables ces histoires.

8. Et si, en ressemblance seulement, Jésus fut fait homme, et en forme seulement étaient sa croix, et ses tourments, et sa mort, donc le salut n’a point été opéré. Mais aussi pourquoi sauvait-il les créatures d’un autre, créatures qu’il n’avait pas faites ? (car) c’est l’œuvre, non pas d’un (être) bon, mais d’un (être) pervers de pénétrer furtivement, d’entrer dans la maison d’autrui, et de lui tendre des embûches.

Mais nous demanderons encore ceci : Jésus était-il (un être) corporel ou incorporel ? S’ils disent qu’il était incorporel, qu’ils écoutent ceci : Si Jésus vint (comme être) incorporel, et qu’ici-bas, ainsi qu’ils disent, il ne revêtit pas un corps, il est évident qu’il en donna rien, et ne prit rien, ne mourut pas, et ne sauva pas. Et absurde est ce dire de Marcion, que du sang de Jésus nous sommes le prix ; car son sang ne fut pas répandu, et les hommes ne furent pas rachetés, par cela même qu’ils disent que, en forme et apparence étaient sa croix, et sa mort, et