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Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/87

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grande estime à ceux qui leur obéissent, et, jetant (pour ainsi dire) le lacet sur eux, les entraînent dans l’abîme, il faut donner une réponse, et montrer que (ces chefs) ne disent rien de plus que (ce qu’a dit) Mani, qu’ils ont eux-mêmes écorché.

Car lui (Mani) dit (qu’il y a) deux racines, (l’une) du bien et (l’autre) du mal, et cela non par projection et naissance, mais existantes d’elles-mêmes et contraires l’une à l’autre ; et ceux-là (les mages) disent la même chose, (comme produites) par les désirs de Zérouan au moyen de projection et de naissance ; et, si c’est même religion des deux (côtés), pourquoi les mages haïssent-ils les sectaires (de Mani), si ce n’est qu’ils sont séparés entre eux par les mœurs, quoique (ce soit) par les formes et non par la réalité ? Mais, dans une seule et même religion, ils sont deux (partis) ; ceux-là admettent deux racines, et ceux-ci de même ; ceux-là adorateurs du soleil, et ceux-ci serviteurs du soleil ; ceux-là attribuent le souffle à toute chose inanimée, et ceux-ci pensent de la même manière.

Mais, c’est que Mani a voulu feindre des mœurs plus excellentes que les leurs, comme s’il était tout à fait libre des passions, des désirs (charnels), non pas plus qu’eux seulement, mais aussi plus que (les croyants de) toutes religions, d’où (il arriva que), ayant été accusé de séduction (envers) de jeunes filles, il fut privé de la vie par une mort (cruelle), il fut écorché. Par là, il est évident que,