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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/102

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Le sommeil l’avait surprise pendant qu’elle ajustait le nœud élégant d’une ceinture de taffetas noir, selon le modèle d’une gravure de mode placée devant elle.

Ceci n’était rien encore.

Les fées du travail sont rares dans ces pauvres baraques où la paresse « artiste » règne d’ordinaire despotiquement, mais il s’en trouve, néanmoins, et je pourrais citer une des plus vénérables maisons de modes de Paris qui fait exécuter « ses délicatesses » par une danseuse de corde émérite.

Le surprenant, ici, c’était la toilette même qu’Échalot voyait pour la première fois sur le dos de sa pupille et pensionnaire.

Une robe de taffetas noir adorablement troussée, avec un corsage qui semblait en vérité sortir tout battant neuf des ateliers de Wortz-le-Conquérant.

C’était simple, mais charmant et cela paraissait d’une richesse folle dans le cadre d’un si misérable réduit.

Et si vous saviez comme Lirette était jolie là-dessous ! Elle avait passé un peigne mouillé dans ses cheveux noirs, et cela lui faisait une coiffure enchantée. Sa tête pâle aux traits hardis mais exquis, se