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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/105

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t’hérissais, tu me planterais là à la régalade ! C’est pas toi qui te gênerais pour ça !

— Liberté ! libertas ! reprit Échalot. Les femmes ce n’est pas des esclaves enchaînées par les anciennes mœurs et coutumes de la féodalité, mais n’empêche que de courir comme ça loin de mon regard, après la nuit tombée, ça devait avoir des conséquences analogues : je l’avais pronostiqué.

— Quelles conséquences ? demanda Lirette, qui releva sa jolie tête hautaine.

— Robes de soie, pardié ! repartit Échalot sans sévérité aucune, ceintures à bouts, corsages ruches, à la suite de quoi peut-être, dentelles, pierres précieuses avec bijoux d’or et d’argent.

La fillette frappa du pied, et une larme de colère jaillit de ses yeux.

— M’avez-vous crue capable de cela, bon ami, dit-elle.

C’est ici qu’était la sévérité.

Échalot baissa les yeux devant son regard et balbutia.

— Pour de l’offense, il n’y en a pas, petite, tu me remplaces momentanément toutes mes autres affections, et avec ton caractère, je sais bien que si je t’hérissais, tu me planterais là à la régalade ! C’est pas toi qui te gênerais pour ça !