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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/11

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LA BANDE CADET

jouent à jeu découvert comme au whist quand il y a un mort. Et ils essayent de tricher tout de même ! Pendant qu’on vous recevait ici, il y a trois mois, comme mon fiancé, vous, le faux prince de Souzay, on attirait rue de la Victoire le vrai duc de Clare…

— Albert !

— Albert, qui me disait : Je meurs de mon amour pour vous !

Georges courba la tête.

Si Clotilde avait su ce qui se passait dans le cœur de son fiancé, elle eût donné tout son sang pour retenir sa dernière parole.

Georges demanda :

— Était-ce pour le même but qu’on attirait Albert là-bas ? Était-ce pour un mariage ?

— Non, répondit Clotilde. Ai-je besoin d’ajouter que j’ai compris cela plus tard seulement : il y avait guet-apens… Vous frémissez ? Et pourtant, vous connaissez bien les gens qui avaient arrangé cette sanglante comédie. Si leur plan avait réussi, ce soir même où nous sommes, votre cadavre eût été trouvé demain sur le pavé d’une des cours de la Force…

Je continue :