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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/110

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artiste pour faire connaissance avec. Quant à moi, privativement, je n’ai pas d’orgueilleuse fierté, étant jusqu’ici du peuple, quoique je pourrais aussi me découvrir une naissance. Il n’est jamais trop tard, et ma mère (sa voix trembla) décéderait plus contente, j’en suis sûr, si elle me pressait contre son cœur avant de mourir !

Il s’essuya les yeux et reprit :

— Ton prince t’aime-t-il ?

— Non, pas encore, répondit Lirette tristement.

— Et il te flanque de la soie ?

— Non, ce n’est pas lui.

— Qui donc, alors ? Un bourgeois sérieux ?

Ils étaient assis en face l’un de l’autre. Lirette avait repris sa chaise, Échalot s’était mis sur le pied du petit lit. Elle n’avait plus le moindre trouble, et son brave examinateur questionnait avec une débonnaire tranquillité.

— Je vous aime comme vous êtes, papa Échalot dit-elle ; mais vous, vous ne savez pas qui je suis.

Il bondit, car il se méprit au sens de ces paroles, et il s’écria :

— Et toi, le saurais-tu, coquinette ? As-tu découvert ?…