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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/111

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— Je sais, répondit-elle, que je suis une honnête fille, voilà !

La fièvre d’Échalot tomba à plat.

— Ça, dit-il, c’est bien mignon de ta part. Tu as raison… quoique d’entendre une jeunesse qui dit tout cru : J’aime, ça n’annonce pas de la conduite.

— Ah ! s’écria Lirette, je voudrais le dire à l’univers entier ! Je l’aime ! Je l’aime ! Je l’aime !

— Excusez ! ça coûterait en lettres de faire part ! Mais je suis fait pour comprendre l’amour, ayant éprouvé sa cuisson et ses délices, il n’y a pas encore bien longtemps. La passion est la principale fleur de notre existence… Veux-tu parler affaires, un petit peu, bobonne ! Je te propose de prodiguer en ta faveur toute mon expérience et capacité. C’est bon de dire : « Je veux être riche, » mais les voies et moyens… Voyons ! Dévide ton petit chapelet.

— J’ai droit à une grande fortune, prononça tout bas Lirette.

— Mon idée y a toujours été conforme, approuva Échalot chaudement. Va, chacun de nous ici-bas est entouré de circonstances. Une voix intérieure me dit que je peux à chaque instant découvrir le secret de mes parents personnels avec des rentes et biens-