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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/162

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— Je n’ai plus besoin de toi, mon fils, retourne à la maison et dors tranquille.

Il s’assit sur les marches de l’église, jusqu’à ce que le coupé se fût éloigné, puis, au lieu de prendre la rue Culture, il s’engagea dans les démolitions qui encombraient les derrières de l’hôtel Fitz-Roy, dont le jardin se trouvait coupé en biais par le tracé de la rue Malher.

Parvenu au pied de la clôture en planches qui remplaçait l’ancien mur, il regarda tout autour de lui avec attention. Rien de suspect ne se montrant, il recula d’une douzaine de pas, prit son élan comme Auriol quand il va sauter par-dessus les baïonnettes, et, d’un bond véritablement prodigieux, il atteignit le sommet du mur de planches, derrière lequel il disparut.

Au-delà du mur, c’était le jardin de l’hôtel, abandonné et négligé.

Le fantôme avait déjà pénétré sous les massifs où il causait de bonne amitié avec un énorme chien de garde, sur lequel, bien certainement, les Jaffret comptaient beaucoup plus, pour défendre leur propriété, que sur le mur de planches.

— Tu me reconnais, toi aussi, gros Bibi, disait le