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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/161

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que veux-tu que les vers mangent ? Ils mourraient de faim chez moi !…

Le vieux se mit à rire tout seul et reprit :

— Battista, je vais voir Marguerite, qui m’a fait poignarder à deux reprises, et je vais voir M. le médecin Samuel, qui m’a empoisonné trois fois. Brûle le pavé, caro mio, je suis pressé. Tu m’arrêteras rue Saint-Antoine, devant l’église Saint-Paul, Nous connaissons ce quartier-là, Battista ?

Il monta le marchepied sans aide et se jeta au fond du coupé où ce qui remplissait sa douillette produisit le bruit d’un sac d’osselets.

Battista, superbe maraud d’Italie, reprit place sur son siège, et le coupé roula vers le boulevard.

Il était un peu plus de quatre heures de nuit quand le cheval fumant s’arrêta devant la grille de Saint-Paul.

Giovan-Battista descendit et ouvrit la portière.

— Padre d’ogni, dit-il, nous sommes arrivés. Fait-il jour ?

Le fantôme s’était assoupi dans son coin ; il s’éveilla et s’étira, produisant encore ce bruit de billes qu’on secoue dans un sac. Il dit à Battista qui attendait :