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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/178

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Cinq heures de nuit ! Dépêchons ! Nous n’avons que le temps.

Le vieux se campa commodément dans son fauteuil et reprit d’un ton tranchant :

— Vous avez gâté la comédie, pauvres hères que vous êtes ; passez franchement au mélodrame : vous vous entre-mangerez au dénouement, si vous voulez. La fille de papa Morand vous échappe, quoique Tupinier n’ait pas menti tout à l’heure en disant qu’il l’a vue, cette nuit. Vous ne pouvez rien contre elle : peut-être que je la protège. Reste l’héritier de M. le duc de Clare qui vint mourir dans cette maison même il y a onze ans et qui me confia ses papiers de famille comme au seul honnête homme qu’il eût connu en ce monde, hé hé hé ! Voilà un homme de goût et de bon sens ! Cet héritier-là vaut un demi-million de revenus, c’est encore un assez joli denier, dites donc. Il faut qu’aujourd’hui même ce joli garçon-là soit réglé !

— Il y a deux jeunes gens à l’hôtel de Souzay, objecta Marguerite, duquel parlez-vous ?

Adèle haussa les épaules.

— De peur de se tromper… commença-t-elle avec son hideux sourire.