Aller au contenu

Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/185

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cadet comprenaient, tous et chacun, que le colonel s’attendait à une attaque.

Marguerite et Samuel surtout, qui l’avaient vu si souvent dans le danger, passer en quelque sorte au travers de la mort comme un démon qu’il était, serraient leur jeu et prétendaient ne frapper qu’à coup sûr.

— Qu’est-ce qu’il vous en coûterait, murmura Marguerite, de nous rendre seulement notre pauvre part ! La moitié… le quart !

— Comme tu y vas, toi, mignonne ! s’écria gaiement le fantôme. J’étais venu précisément ici cette nuit pour chercher le Trésor…

Tous les visages pâlirent.

— Ici ! balbutia Marguerite.

Et Adèle ajouta d’une voix étouffée :

— Chez nous !

— Oui, oui, oui, oui, mes bons enfants, répondit le colonel, ici, — chez vous, — et si le marquis, Adèle, qui n’a jamais fait que des âneries, n’avait pas laissé échapper la petite fille du papa Morand, la vraie Tilde, vous l’auriez découvert depuis longtemps, le Trésor, rien qu’en écoutant sa prière du soir.