Aller au contenu

Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus, déclara aussitôt Adèle dont le premier regard avait supputé le nombre des chiffons.

Le fantôme en prit un, le déplia et le présenta tourné vers Marguerite en disant :

— Toi, fille, tu sais l’anglais.

Marguerite eut comme un éblouissement. Elle lut et balbutia :

Fifty thousand… pounds ! Cinquante mille livres sterling ! Un million ! et il y en a plus de soixante comme cela !

— Vingt de plus, repartit le colonel, dont le petit rire sec grinça dans le silence. Oui, oui, oui, oui ! Quatre-vingts, tout juste, quatre-vingts jolis petits millions !

L’énoncé de ce chiffre inouï fit en quelque sorte explosion.

Le reste fut rapide comme l’éclair.

Un rauquement sortit de chaque poitrine. Cinq couteaux brillèrent à la fois. Celui d’Adèle, lancé le premier avec une sauvage violence, et visant au cœur, ne rencontra que le vide, parce que le colonel avait sauté de côté.

Les autres sonnèrent contre le fer du coffret, manœuvré très habilement pour la parade.