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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/189

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porte qui se refermait en bas, puis le silence se fit.

Dans le salon, les cinq Maîtres de la bande Cadet restaient vaincus et découragés.

Le jour n’était pas encore près de paraître ; mais la ville éveillée envoyait déjà tous ses bruits, et les lourdes voitures ébranlaient le pavé de la rue Saint-Antoine.

Marguerite et Samuel étaient debout, Comayrol n’avait pu encore se relever, le bon Jaffret gémissait dans un fauteuil, et Adèle, assise sur le tapis, lotionnait son cou meurtri avec l’eau-de-vie de sa bouteille clissée.

Le sentiment qui semblait dominer parmi eux tous, c’était une superstitieuse terreur.

Non pas le moins du monde cette épouvante qui naît des choses surnaturelles.

À l’exception du bon Jaffret, qui était un cœur simple et susceptible de poésie, ils auraient tous sauté à pieds joints par-dessus cela.

Ce qui les terrassait, c’était cette autre superstition tout humaine, celle des joueurs, des bandits, des malades, qui est simplement la conscience d’une écrasante infériorité.

— Il est jeune, dit Marguerite, cela saute aux yeux !