Aller au contenu

Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dit que le Rothschild d’Allemagne a sept milliards, et c’est le moins riche.

— Quel petit-fils ? demanda Adèle.

— Celui de la légende italienne, répliqua Marguerite, celui qui est tué ou qui tue selon la loi mystérieuse de la maison de Bozzo, celui qui dit à son père en le frappant : « JE VENGE TON PÈRE » et à qui le père répond en mourant : « TON FILS ME VENGERA… » Celui, enfin, l’éternel assassin, le parricide immortel qui, depuis deux siècles, s’est appelé le Maître du Silence, Beldemonio, Frère-Diable, le colonel Bozzo, que sais-je ? vivant de sa propre mort, régénéré par elle, et dont nous disions à l’heure même : « Il est jeune, il est fort ! »

Quand Marguerite se tut, nul ne parla. Au bout d’une minute seulement, le docteur Samuel reprit :

— Que ce soit fable ou vérité, nous connaissons tous cette histoire. Mais que nous importe à l’heure présente, qui est peut-être la dernière pour nous ? Revenons à la question et tranchons-la !

— C’est la question ! dit Adèle, dont les yeux ronds brillaient derrière ses lunettes. Marguerite a trouvé le joint : qu’elle commande, j’obéirai.