Aller au contenu

Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/210

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus droit ni la conscience plus nette que la pupille de ces coquins de Jaffret, — et je pense que vous ne lui en voudrez pas pour cela.

Elle était ce que Dieu l’avait faite : une noble fille, en dépit de tout.

Tant qu’elle avait promené un regard curieux et soupçonneux autour d’elle, ses répugnances avaient plié devant une vague pensée de devoir.

Ce qui l’entourait, en somme, c’était « sa famille ».

Et d’ailleurs, où trouver ailleurs un refuge ?

Mais la mesure était comble ; elle avait vu, elle avait compris.

Sa volonté ne s’était pas exprimée nettement lors de son entrevue avec son fiancé, parce qu’un grand amour la tenait domptée ; mais le conseil porté par sa nuit avait été : « Il faut partir. »

Et, à l’heure où nous sommes, la nouvelle responsabilité qui pesait sur elle rendait sa décision irrévocable.

Désormais, quand même celui qu’elle aimait de toutes les forces de son âme, quand même Georges lui eût dit de rester, elle n’aurait pas obéi.

Elle savait comment quitter l’hôtel sans être aperçue.