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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/214

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— Quel numéro ? demanda le cocher.

— Allez toujours, je vous arrêterai.

Le prince Georges de Souzay demeurait rue Pigalle.

Clotilde allait-elle le trouver lui ou sa mère ?

Mais non, elle passa devant l’hôtel de Souzay comme devant les deux autres portes. Elle allait plus loin : où allait-elle ?

Quelque chose l’attirait, voilà ce qui est certain. C’était une route, une seule, toujours la même, qu’elle suivait depuis l’église Saint-Paul.

Et si quelqu’un lui eût demandé de prononcer un nom qui désignât le but de cette route, jusqu’au dernier moment, peut-être aurait-elle pu répondre avec vérité : « je ne sais pas. »

Elle arrêta et paya son fiacre au haut de la rue Pigalle et redescendit à pied le boulevard vers la place Clichy. Comme elle tournait l’angle qui fait face au cimetière, elle aperçut les baraques de la foire et resta immobile.

— Est-ce possible, se dit-elle ; est-ce que vraiment je vais là ?