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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/213

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Toute la bravoure de Clotilde revint pendant qu’elle montait à la place Royale pour gagner le boulevard.

Le docteur Abel était précisément le confesseur qu’il fallait ; il aimait Georges, il témoignait à la mère de Georges un dévouement absolu ; mieux que personne au monde peut-être, il pouvait se reconnaître dans ce dédale des affaires de la maison de Clare, — et par-dessus tout il était l’ennemi-né, le grand ennemi des Habits-Noirs.

Oh ! pour cela, toute sa vie répondait de sa haine !

Clotilde avait donné rendez-vous à Georges chez le docteur Abel ; donc elle n’avait pas attendu ce moment pour compter sur lui.

Dans tout Paris elle n’aurait pu trouver un asile meilleur ni un plus sûr asile, et cependant, elle n’abandonna pas le boulevard pour prendre la rue de Bondy où était le logis du docteur. Elle suivit son chemin tout droit, le long des théâtres, toujours pensive et de plus en plus combattue.

À la porte Saint-Martin, elle monta dans un fiacre en disant au cocher :

— Rue Pigalle.