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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/225

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Georges était seul dans sa chambre et dormait d’un sommeil agité. Je ne sais quoi l’éveilla, un rêve peut-être, et il se leva sur son séant pour regarder tout autour de lui.

Impossible de voir une plus franche, une plus charmante figure d’amoureux, et quand le regard, détaché de son visage, tombait jusqu’à son bras, on éprouvait un serrement de cœur.

— Ah ! bon ! fit-il en riant, je ne suis plus dans mon paradis de la Force ! Pauvre M. Buin ! Je ne sais pas encore bien pourquoi tant de cache-cache et tant de mystères, mais j’épouse ma belle petite Clotilde, à ce qu’il paraît, pour tout de bon, et ma foi, je trouve le pis-aller délicieux ! Est-elle assez jolie ! Et comme elle m’aime !

Il jeta le bras gauche en arrière, sans regarder, pour prendre quelque chose sur sa table de nuit, et ses doigts rencontrèrent des fleurs fanées.

Sa figure changea comme si on eût éteint brusquement le rayon qui éclairait son sourire.

Il retira sa main vivement : les violettes, pourtant, n’ont pas d’épines.

— Comme elle a embelli ! murmura-t-il, pendant que le nuage descendait plus sombre sur son front.