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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/237

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En principe, le moindre officier de paix vaut tous les docteurs Abel Lenoir du monde.

Quand on voudra et tant qu’on voudra, nous chanterons les louanges, méritées si glorieusement par l’administration française. L’Europe entière nous envie nos bureaux, c’est convenu, mais quand l’idée me vient que je pourrais avoir affaire à eux, j’ai un peu la chair de poule.

Le docteur Abel Lenoir avait eu affaire à eux, voilà tout.

Nous reprenons notre récit.

Le dernier mot de la duchesse Angèle, assise en face de Georges dans la chambre à coucher d’Albert absent, avait été celui-ci.

— Tu as raison, mon fils, j’avais peur pour toi.

Elle faisait allusion au premier exil de Georges, caché par elle chez le marbrier du cimetière Montmartre, et enlevé par Cadet-l’Amour la nuit même où décéda M. de Clare, en son hôtel de la rue Culture.

— Tu as raison, répéta-t-elle, certes, ce fut dans ton intérêt que je t’éloignai de moi ; mais pourtant quelle différence ! Albert resta près de sa mère, et, pendant que tu souffrais loin de moi, quelle débau-