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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/243

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la soutenir. Elle chancela, et s’affaissa foudroyée.

Dans son épouvante, il voulut appeler, mais brisée qu’elle était et livide plus qu’une morte, elle gardait sa connaissance…

— Non, non, fit-elle, reste avec moi, je ne veux que toi, ne vois-tu pas que j’ai parlé follement ! Je suis si malheureuse ! Écoute ! Est-ce que tu as pu douter de mon cœur où tu tiens la première place… la place qui t’est due ! oh ! Georges ! mon Georges ! tu es bon, tu nous aimes, tu vas avoir pitié de nous !

Elle mit ses lèvres froides sur le front de Georges agenouillé auprès d’elle, et poursuivit de sa voix noyée par les larmes :

— Tu es le maître, ici. Je ne sais pas si Dieu me pardonnera ; mais toi, mon fils, ô mon fils, ne me repousse pas ! Nous n’avons rien, Albert et moi. Tout est à toi, tout, puisque c’est toi qui est le duc de Clare !

— Ma mère ! au nom du ciel ! balbutiait Georges qui la tenait pressée contre sa poitrine, pourquoi me parlez-vous ainsi ? Je ne vous crois pas… Est-ce qu’il m’est possible de vous croire !

— Tu doutes, Georges ! merci, mon fils… mais je